LISE BARDOU
Loci
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Les lieux de mémoire, les lieux de cultes, les lieux de transition, d’entre deux, de passage. Trois lieux différents dans une même ville; Lisbonne, dans lesquels, le temps, l’espace et les corps se figent pour laisser place à une intériorité, celle du corps, celle de la ville. Filmer des lieux, des paysages en plan fixe comme pour les peindre et prendre le temps d’y voir quelque chose, attendre que quelque chose se passe. C’est ce que j’ai fait pendant six mois, errer d’un cimetière à l’autre, du cimetière au hameau abandonné, du jardin à l’habitat. Ce sont des espaces limites entre présence et absence, nature et culture, intérieur et extérieur, privé et public. Comment rendre visible l’invisible de la ville ou comment filmer ses fantômes.
Ces vidéos vont à l’encontre du récit ou de toute forme de narration, plus proche de la peinture et de la contemplation, elles laissent toute liberté au regardeur de créer son propre chemin et d’y percevoir quelque chose de l’ordre du sensible
Places of memory, cult and transition... three different places in a same city, Lisbon, in which time, space and body are immobilized and give way to inwardness. Filming places and landscapes in still frame images as if to paint them, taking the time to lets something or someone appear, waiting for something to happen. That’s what I did for 6 months, wandering from one cemetery to another, from a cemetery to an abandoned village, from garden to habitations. These are place on the threshold between presence and absence, nature and culture, inside and outside, public and private. How do we make something invisible appear? How can we film ghosts?
These videos are the opposite of narrative. Closer to paintings; they give opportunities to the viewer to create his own itinerary, to see something sensitive in them, intangible.
Danser sur les cigales
installation vidéo
Dans un cimetière Lisboète situé au centre-ville, vide et figé lui aussi, lieux de culte abandonné dans lequel la végétation a repris ses droits,quelqu’un danse sur les tombes.
Une chorégraphie improvisée, déhanché et bras ballants, elle tente de danser sur le rythme des cigales, très vite on s’aperçoit que leur rythme est impossible à capter tant il y a de fréquences et de tonalités, une véritable transe. Sur la durée la danseuse se laisse aller à un rythme intérieur, la concentration n’y est plus. Elle est toutefois le vecteur entre le corps humain mort ou vivant et l’insecte : La cigale avant de chanter pour deux mois d’été et mourir par la suite, vit auparavant une dizaine d’années sous terre (minimum), le temps que prend le corps humain à se décomposer. Au Portugal il existe deux cérémonies funéraires, l’enterrement, et l’exhumation, dix ans plus tard. Parallèlement à la cigale, après dix ans sous terre le corps est prêt à une sorte de réincarnation ou de métamorphose.
In this Lisbon cemetary, in the middle of the city, empty, frozen, an abandonned place of cult, where the vegetation has reclaimed its rights, a girl is dancing on the graves.
An inpromptue choregraphy, undulating dance with arms hanging loosely at her side she is trying to dance to the rythm of cicadas, she quickly realises that it is impossible for her de follow every frequency and tonality of this sound. A real transe. For the duration the dancer develops an interior rythm; there is no concentration anymore. But anyway she is the link between human dead/alive bodies and cicadas, before to singing on 2 months in summer only to die in the autumn, lives under ground for 10 years, the time that it take the human body to decompose. In Portugal, there are two funeral ceremonies; the burial and the exhumation 10 years later. In Parallel with the cicada, after 10 years underground, the body is now ready to reincarnate or metamorphosis.
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