LISE BARDOU
En Atonie, le langage parlé n'existe pas, il est un pays transitoire.
Conversation en Atonie
Installation vidéo et photographique.
Conversation en Atonie
Conversation en Atonie est une fable contemporaine.
Nous sommes loin des bois, chaumières et grands châteaux du XVIIe siècle. Un terrain vague à côté d’un fast food et des colonnes romaines en ruine font office de décor pour notre bestiaire. Le bruit du moteur remplace le rythme cardiaque. La lumière des phares s’allume et s’éteint successivement comme on cligne des yeux. Le chameau seul arbre debout dans cette nature, somnole dans la nuit infinie. Le chien refuse de se retourner. Alors le théâtre de l’agonie commence. À la manière des tableaux du Douanier Rousseau, les animaux sont comme posé au milieu de ces décors rencontrés. Ils attendent. Ils jouent le spectacle de la sauvagerie.
Il faut un certain temps pour entrer en Atonie, c’est un pays transitoire, un lieu hors du langage.
Le spectateur par mimétisme est plongé dans un demi-sommeil. Une transition s’opère entre le réel et le rêve. Les acteurs immobiles vacillent entre visions chimériques et hallucinations.
La photo du chien est un arrêt sur image, un
« entre-image ».
Laure Subreville
